Après 10 ans en tant que directrice générale et relève désignée de l’entreprise Minçavi, Danielle Dubois prend la décision de quitter pour démarrer sa propre startup de collations énergétiques, Zenit Nutrition. C’est avec beaucoup d’ouverture qu’elle nous a partagé les déchirements qui ont motivé un tel saut, pour retrouver le fun d’être entrepreneur∙e.
La culture du travailler fort
Danielle est née dans une famille d’entrepreneur·e·s où le dur labeur était particulièrement valorisé. Elle y apprend qu’elle devra travailler fort pour avoir du succès. Très jeune, elle travaille déjà jusqu’à 40 heures par semaine en ventes trottoirs, beau temps mauvais temps. De cette expérience, elle tire une certitude : elle ne veut pas travailler pour l’entreprise familiale et suivre les traces de son père. Elle se consacre plutôt à la nutrition, domaine qui l’allume et la passionne.
Surperformer et perdre le plaisir
Avec le recul, Danielle avoue aujourd’hui que le manque de reconnaissance paternelle à l’égard de son choix professionnel a sans doute affecté son appréciation d’elle-même. Elle reconnait qu’elle a eu du mal à dépasser le besoin d’acceptation par son père dans son parcours. Elle s’est mise à surperformer dans toutes les sphères de sa vie pour trouver de l’amour propre et se rassurer. Dans les études, dans le sport, au travail et même dans sa famille, le besoin de performance s’est installé partout : à 35 ans elle devient directrice générale d’une équipe de 150 employé·e·s et fait affaire avec les grandes chaînes alimentaires ; elle est maman de 4 enfants ; elle sort un livre de recettes par année ; elle finit aussi parmi les premier·e·s dans diverses compétitions sportives.
Cependant, plus elle performe et moins elle ressent de fun.
L’année de ses 38 ans, tout éclate à la maison. Danielle ne se reconnait plus : elle est devenue une maman exigeante qui recherche la perfection en tout. Elle se rend compte que son manque d’amour envers elle-même affecte sa manière d’aimer les autres.
Le premier grand saut
Danielle se confie à son club EntreChefs PME, qui la rassure et l’incite à chercher de l’aide. Elle se réfère à des coachs qui l’aident à prendre du recul. À mieux se connaitre aussi : qui est Danielle, quels sont ses goûts, ses forces ? Elle décide de se retirer seule au bord d’une rivière afin de se reconnecter à elle-même. Ses enfants la rejoignent une semaine sur deux. Elle y déconstruit ses croyances limitantes, repense le modèle familial traditionnel dans lequel elle a grandi et s’oblige à méditer 20 minutes tous les jours pendant 2 ans.
Retrouver le plaisir de performer
Peu à peu, Danielle se retrouve. Elle retrouve sa famille et reprend du plaisir dans sa vie professionnelle. Elle se remémore vivement une course en banlieue de New York à laquelle elle a participé à la suite de cette importante période de changement dans sa vie. Le temps était froid et pluvieux. Ses chaussures étaient trempées avant même que la course ne commence. Son état d’esprit était pourtant bien différent. Elle se souvient s’être dit : « Enjoy the moment, un kilomètre à la fois. Je me promets une seule chose : ne pas arrêter de courir ». Elle termine la course à la deuxième place, malgré le fait que, pour une fois, elle n’était pas du tout dans la performance. C’était la vraie Danielle, avec sa force intérieure retrouvée, qui avait relevé ce défi.
Le deuxième grand saut
La pandémie de COVID-19 fut un raz-de-marée chez Minçavi : le marché du prêt-à-manger chute de 75% dans les épiceries et 150 employé·e·s sont mis à pied. Semaine après semaine, dans la gestion de crise, force est de constater pour Danielle que sa vision de l’entrepreneuriat n’est plus alignée avec la direction que prend l’organisation. Elle ne s’y sent plus à sa place. Elle songe alors à quitter l’entreprise. Grâce à son premier grand saut, elle se sent outillée pour bien analyser sa situation et prendre la meilleure décision.
Elle demande un coup de pouce chez EntreChefs PME pour l’aider à y voir plus clair. Grâce à ses échanges avec d’autres dirigeant∙e∙s d’entreprise, elle sécurise ses peurs. Sur le conseil de ses coachs, elle part en vacances 3 semaines sans penser à l’entreprise ou au futur. Elle en profite pour faire de la visualisation. À son retour, dès la première journée de son retour dans l’organisation, elle sait qu’elle est maintenant ailleurs sur le plan professionnel. Cette fois-ci, elle a pris sa décision en trois semaines plutôt qu’en 3 ans.
Un projet qui lui tient à cœur : Zenit nutrition
Danielle lance sa propre entreprise en janvier 2021. Zenit est une compagnie de collations santé produites à partir d’ingrédients locaux et en majorité biologiques. Se lancer dans ce marché déjà très compétitif au Québec était un choix audacieux, mais son instinct lui dictait de se lancer. En un an, Zenit nutrition compte 100 000 collations vendues dans 75 points de vente au Québec.
Danielle n’a jamais regretté ses grands sauts. Elle est mieux outillée pour poursuivre les projets qui lui apportent le bonheur d’entreprendre. Elle veut être une leader de courage de cœur et de tête et espère avoir toujours le courage de combattre ses peurs pour changer de vie, si le besoin se présente. Aujourd’hui, elle se fait confiance.
