Bitcoin : les idées reçues

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Directeur du contenu de la franchise francophone de Cryptonews, David Nathan a été journaliste indépendant pendant une quinzaine d’années. Il se passionne dès 2017 pour le Bitcoin puis, dans un second temps, pour l’écosystème crypto au sens large dont il couvre au quotidien toutes les actualités et les enjeux. Son adage : « Bitcoin est un tremblement de terre dont nous ne percevons encore que les premières répliques. »

Cryptonews nous propose un éclairage différent sur l’écosystème bouillonnant des cryptomonnaies.

Il est impossible d’expliquer en détail Bitcoin en une seule chronique. On peut cependant évoquer ses fondamentaux et ainsi mieux comprendre pourquoi cette cryptomonnaie dont la capitalisation est aujourd’hui de 1 162 milliards de dollars (ce qui place le BTC juste derrière Tesla et devant Facebook) suscite autant d’engouement.

Bitcoin : les fondamentaux

Bitcoin est décentralisé et distribué. Ne cherchez pas l’adresse à laquelle se trouvent les serveurs qui servent à « faire tourner » le Bitcoin, vous risqueriez d’être déçu·e! Son protocole est entièrement décentralisé au sein duquel toutes les transactions sont enregistrées dans un grand livre distribué, la désormais célèbre et surévaluée diront certains blockchains. Bitcoin n’a pas de chef, de président ni de PDG, Bitcoin appartient à ses utilisateur·trice·s. La récente panne des serveurs de Facebook nous a rappelé les « joies » de la centralisation.

Bitcoin est gratuit, neutre et inclusif. Le Bitcoin n’est rien d’autre qu’un protocole informatique et en ce sens, il est froid et neutre par essence. Bitcoin n’a pas de pays, pas d’avis politique, pas de PDG, pas de religion et échappe à toutes formes de censure. Quiconque télécharge un portefeuille Bitcoin peut commencer à recevoir et/ou envoyer des bitcoins, de façon plus réaliste des fractions de Bitcoin. La gratuité de l’invention de Nakamoto favorise en ce sens l’inclusion financière. Rappelons que près d’un tiers des adultes (1,7 milliard d’individus) ne sont toujours pas bancarisés, selon la Banque mondiale.

Bitcoin est rare. Très souvent, on compare le Bitcoin à de « l’or numérique », car le Bitcoin, tout comme le précieux métal, est rare. L’offre du BTC comme celle de l’or est finie. Mais la comparaison a ses limites, car contrairement au Bitcoin, l’or est difficilement transportable à travers la planète, difficilement divisible et nécessite des conditions de stockage et de sécurité particulières. La rareté du Bitcoin est accentuée par le fait que tous les quatre ans, le nombre de bitcoins émis à chaque création de bloc (toutes les 10 minutes) est divisé par deux. Ce phénomène s’appelle le halving. Dans le contexte économique mondial où les planches à billets des banques centrales tournent à plein régime, Bitcoin possède une offre finie : il n’y aura jamais plus que 21 millions d’unités qui seront émises sur le réseau.

Bitcoin résiste à la censure. De par son architecture décentralisée et distribuée, Bitcoin n’est pas censurable par une autorité, quelle qu’elle soit.

Bitcoin se passe d’intermédiaire: Bitcoin a été inventé pour que l’on puisse s’échanger de la valeur sans autorité centrale, les transactions se font donc de pair-à-pair.

Bitcoin est transparent. Absolument toutes les transactions qui ont été passées depuis la création du Bitcoin et celles à venir sont et seront consultables par tous, de façon totalement transparente.

Bitcoin est sécuritaire. La sécurité du Bitcoin et des transactions est assurée par le mécanisme du minage. Des ordinateurs du réseau Bitcoin, appelés mineurs, tentent de résoudre un problème cryptographique complexe pour créer une preuve de travail et ainsi valider la transaction.

Bitcoin ne s’arrête jamais. Bitcoin n’a pas d’horaires et ne « ferme » jamais ; il peut être utilisé 24h/24, 7 jours sur 7.

Les idées reçues sur le Bitcoin

De nombreuses idées reçues, contre-vérités ou approximations circulent à propos du Bitcoin. Nous évoquerons au cours de nos prochaines chroniques les différents mythes qui collent à la peau du méchant Bitcoin. Arrêtons-nous toutefois sur deux d’entre eux.

Bitcoin est parfait pour les activités criminelles. Contrairement à ce qu’on entend dire parfois, Bitcoin n’est pas une monnaie anonyme, mais bien pseudonyme. Toutes les transactions entre les différentes adresses sont en effet transparentes et donc traçables. Selon une récente étude de la firme d’analyse crypto Chainalysis, l’activité criminelle représentait 2,1 % du volume total des transactions en cryptomonnaies en 2019. En regardant le rapport publié en 2020 par la SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) on apprend que « les cas de blanchiment par le biais de cryptomonnaies restent relativement faibles par rapport aux volumes d’argent liquide blanchis par les méthodes traditionnelles ». Il suffit en effet de se souvenir de l’affaire des fichiers du Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN) qui a éclaté il y a un an pour comprendre que ceux qui veulent blanchir de l’argent préfèrent l’opacité du système bancaire à la transparence du BTC. Le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) a en effet établi des rapports qui portent sur plus de 200 000 transactions financières suspectes entre 1999 et 2017 pour un montant de plus de deux mille milliards de dollars américains dans plusieurs établissements financiers internationaux. Rappelons que cette somme est presque le double de la valorisation du Bitcoin.

Bitcoin pollue la planète. La question du Bitcoin et de l’environnement mérite évidemment d’être posée. Très souvent, on peut lire ou entendre que le minage du Bitcoin consomme autant d’énergie que tel ou tel pays, comme un argument définitif. La situation est plus complexe que cela. Selon une étude de Galaxy Digital qui compare la consommation d’énergie du Bitcoin à d’autres industries, le Bitcoin consomme 113,89 térawattheures (TWh) par an, tandis que le secteur bancaire consomme 263,72 TWh par an.

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Source: Galaxy Digital

« Bitcoin est une technologie fondamentalement nouvelle qui n’est pas un substitut précis à un quelconque système existant. Ce n’est pas seulement une couche pour réaliser des transactions, pas seulement une réserve de valeur, et pas seulement un moyen d’échange. Il est indéniable que le réseau Bitcoin consomme une quantité substantielle d’énergie, mais cette consommation d’énergie est ce qui le rend si robuste et sûr. » Pour beaucoup d’acteur·trice·s de cette industrie, on s’en va vers un avenir énergétique propre et renouvelable. Cet avis est partagé par Sébastien Gouspillou, cofondateur et président de BigBlock Datacenter, une société française qui conçoit et gère à travers le monde des unités dédiées au minage de bitcoins. « Le minage verdit, de plus en plus vite. J’explique depuis 2017 qu’il ne peut être une menace pour l’environnement, qu’il est au contraire une chance pour les énergies renouvelables. Bien sûr, il existe et même s’ouvre encore des fermes de minage sur des installations carbonées. Mais la bataille est perdue d’avance, les centrales au charbon verront partir leurs clients mineurs un à un… Parce que les prix des hydrocarbures remonteront, et le prix de leur kWh aussi. Quand les autres industries électro-intensives répercutent ces fortes augmentations de l’électricité sur leurs prix de vente, le minage doit déménager et chercher moins cher, c’est-à-dire chercher les surplus en énergie renouvelable. Le supposé problème environnemental de Bitcoin est la fausse barbe sur le visage du conformisme monétaire; le postiche se décolle, le minage de Bitcoin est de plus en plus reconnu comme la batterie économique inespérée des énergies renouvelables. Les anti-Bitcoins vont devoir se chercher un autre argument que l’écologique, il est décidément faisandé. »

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