L’acquisition d’entreprises : l’expérience de Christian Giguère, repreneur en série

Dans le cadre de notre Grand rassemblement annuel en mai dernier, les participants ont eu la chance d’entendre Christian Giguère, président de Machitech, et Frédéric Bernard, vice-président régional Québec-Chaudière-Appalaches des Fonds régionaux de solidarité FTQ, échanger sur l’acquisition d’entreprise.

Christian Giguère a commencé par une première acquisition en 2006, devenant l’actionnaire majoritaire de Machitech. Ayant opté pour une stratégie de croissance par acquisition, l’entreprise compte désormais cinq divisions. De plus, Christian a mis sur pied un fonds d’investissement privé avec lequel il a diversifié ses acquisitions d’entreprises.

Frédéric Bernard évolue au sein du réseau du Fonds de solidarité FTQ depuis de nombreuses années et connait bien les défis que comportent les transferts d’entreprises, tant pour les cédants que les repreneurs. C’est entre autres cette expertise qui lui a permis de s’engager avec agilité et confiance aux côtés de Christian dans ses projets de repreneuriat.

Complices, l’entrepreneur qui multiplie les expériences de rachat d’entreprise et l’investisseur ont partagé leur expertise pour un repreneuriat réussi.

Comment bien se structurer pour l’acquisition d’entreprise, les conseils de Christian

Selon Christian, il y a deux secrets dans les acquisitions.

Un, c’est de bien s’entourer au niveau des professionnels. On peut avoir tendance à vouloir sauver des coûts au niveau des fiscalistes et des avocats, mais honnêtement, il est important de bien s’entourer avec des partenaires compétents dans ces domaines pour réussir à plus long terme. Ça permet également de décharger nos équipes lorsqu’on s’entoure de professionnels qui ont de l’expérience en acquisition.

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Crédit : Exposimage

Deux, il est important de préparer un plan de match et d’avoir une personne-ressource à l’interne ou à l’externe pour être capable de faire le repreneuriat de l’autre entreprise. On ne peut pas tout faire, d’où l’importance de déterminer un porteur de l’acquisition.

Y a-t-il un ingrédient secret pour une acquisition réussie?

Selon Frédéric, la recette magique n’existe pas. Pour mettre le plus de chance de son côté, il s’agit de se donner du temps pour amorcer une démarche rigoureuse de plan de relève. La réalité, c’est qu’il n’est pas toujours possible de développer un plan détaillé. Il faut donc minimalement avoir fait une introspection sur les raisons et motivations de la transaction, pour le vendeur comme pour l’acquéreur.

Arrimer le bon acheteur avec le bon vendeur est aussi un élément déterminant pour une transaction réussie et pérenne. Le partage des valeurs entre les deux parties est important pour s’assurer d’un bon appareillement. C’est important d’amener la transaction à un niveau humain et de développer une relation avec le vendeur, assurant une transition plus fluide.

Dans le cas de Christian, à ce jour, il en est maintenant à plus de 20 à 30 acquisitions. Il part du principe de trouver un bon gestionnaire et ensuite trouver l’entreprise à acquérir qui sera un bon match avec lui. Avec son fonds d’investissement, Christian identifie des créneaux d’affaires et cherche à consolider un marché, d’abord par des cibles géographiques. Il s’assure de solidifier les ressources humaines avant d’optimiser les achats avec le volume et la production.

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Crédit : Exposimage

Le portrait de l’acquéreur d’aujourd’hui

Aujourd’hui, on constate qu’un nombre important d’entrepreneurs sont prêts à céder leur entreprise et que peu sont disposés à prendre la relève. Le sujet du repreneuriat préoccupe beaucoup le réseau du Fonds de solidarité, qui s’investit pour conserver les entreprises au Québec et assurer le maintien des emplois dans nos régions afin de poursuivre le dynamisme économique du Québec.

Malgré ces enjeux, Frédéric constate que le marché de l’acquisition est varié et que différents types de relève sont actifs. Dans plusieurs régions du Québec, des groupes ont développé cette approche, comme Christian, d’avoir plusieurs acquisitions dans des secteurs variés. C’était plus rare avant, maintenant on en voit un peu plus. Le style de repreneur basé sur l’employé clé qui prend la relève est encore présent, tandis que des professionnels comme des anciens banquiers ou avocats se lancent aussi dans l’acquisition d’entreprise. On voit également des entrepreneurs ayant déjà vendu leur entreprise revenir sur le marché parce qu’ils s’ennuient de la gestion d’entreprise.

Ainsi, les histoires à succès existent, mais il ne faut pas avoir peur d’y mettre les efforts nécessaires. Selon nos experts, une relève curieuse, enthousiaste, déterminée et qui accepte de bien s’entourer saura faire face aux défis multifactoriels causés par l’incertitude économique.

Ce qu’on retient de l’expérience de Christian

Avant la transaction, il est important d’établir un bon contact avec le vendeur et de faire les vérifications nécessaires sur les motivations de la vente. Également, on ne doit pas hésiter à faire appel à des professionnels en acquisition ou à des partenaires qui sauront nous accompagner. Finalement, il faut faire confiance à son instinct.

Les opportunités sont nombreuses. Cédants et acquéreurs doivent se donner du temps pour favoriser la fluidité et le succès du transfert, et ainsi assurer la pérennité des PME québécoises.