Indice entrepreneurial québécois 2021 : un portrait en évolution

L’indice entrepreneurial québécois a dévoilé ce matin du 31 mars 2022, le portrait de l’entrepreneuriat dans la province. Ce rapport du Réseau Mentorat, était particulièrement attendu pour faire le point des effets de la pandémie sur la chaîne entrepreneuriale après 2 ans d’incertitude et de contraintes sanitaires. 19 513 répondant∙e∙s québécois∙e∙s ont été sondé∙e∙s dont 1163 propriétaires d’entreprise.

On s’y attendait

Les intentions d’entreprendre sont en baisse notable

1 Québécois∙e sur 6 (plutôt que sur 5 en 2019) envisage de devenir entrepreneur∙e.
Le taux d’intentions a chuté de 20,4% en 2019 à 16,8% en 2020, puis à 15,1% en 2021. C’est une diminution importante (la plus forte dans l’histoire de l’Indice) qui ramène le taux d’intention entrepreneurial au niveau de 2013.

La pénurie de main d’œuvre

Sans surprise, les propriétaires d’entreprise identifient la pénurie de main-d’œuvre comme étant l’obstacle n⁰1 à la croissance de leurs activités : 

  • la part des entreprises en danger a doublé, passant de 2,1 % à 4,2 % :  1 sur 4 invoque la pénurie de main-d’œuvre comme cause principale de leur risque de fermeture imminente. À noter que le taux de fermeture général est en baisse à environ 10% (niveau 2012). 
  • Pour les futurs entrepreneur∙e∙s, la pénurie de main d’œuvre représente aussi un obstacle difficile à contourner dans la création de leur entreprise ou la reprise pour plus d’1/3. 

Plus de femmes, plus d’immigrants : la tendance se confirme 

Les intentions d’entreprendre sont en baisse (-5% passant de 20,4 % à 15,1 %) notamment chez les hommes et les jeunes. Pour la première fois en 2021, le taux d’intention d’entreprendre des femmes est aujourd’hui quasiment égal à celui des hommes. 

  • Sur l’ensemble des nouveaux propriétaires, cela représente 64,8 % pour les femmes. En comparaison, lors de la parution de l’Indice dédié à l’entrepreneuriat féminin en 2017, le taux des nouvelles femmes propriétaires s’établissait à 51,4 %. Plus que jamais, les femmes jouent un rôle de premier plan dans le monde des affaires, et ces taux sont le reflet de leur dynamisme. 
  • Personnes issues de l’immigration : (intentions : 25,7 % contre 13,3 % pour les personnes natives ; démarches : respectivement 12,2 % et 6,4 %) 
  • À noter que le manque de financement est la première raison qui repousse le passage aux premières démarches pour 36,9% des personnes qui ont l’intention d’entreprendre. Ce taux grimpe à 44,6% pour les personnes issues de l’immigration. 

L’entrepreneuriat chez les jeunes propulsé par les parents en affaires

Les 18-34  demeure le groupe qui est le plus susceptible de se laisser tenter par l’aventure entrepreneuriale. L’Indice 2021 révèle que « 74,4 % des jeunes qui ont l’intention de se lancer en affaires indiquent avoir un parent étant ou ayant été en affaires (ce taux diminue systématiquement avec les cohortes plus âgées). Cette donnée témoigne que les jeunes ont plus que jamais accès à des modèles entrepreneuriaux, puisqu’ils sont une majorité à en avoir même au sein de leur famille. »

Enfin, les auteur∙e∙s de l’indice concluent que si le monde est plus complexe que jamais et que certains indicateurs inquiétants sont à suivre de près, plusieurs tendance dans l’évolutions du profil entrepreneurial au Québec sont positives. De nouveaux visages entrepreneuriaux viennent en effet combler le «décrochage entrepreneurial» masculin.

La relève entrepreneuriale est jeune, féminine et issue de l’immigration. Mais il est souligné qu’elle a grand besoin d’accompagnement et bénéficierait de l’expérience des entrepreneur∙e∙s d’expérience.

On s’y attendait moins  

Le secteur agricole et forestier en regain d’affection

Le taux des personnes en démarches au sein de ce secteur a évolué de la 10ᵉ position en 2019 à la 4ᵉ en 2021, pour s’établir à 8,8 % (au lieu de 3% en 2019). Les services professionnels, scientifiques et techniques  et les commerces de détail sont au contraire en diminution marquée depuis 2019.

À la question de la (les) forme(s) de soutien souhaitée(s) pour aider dans les activités d’affaires en général, 59,0 % des propriétaires d’entreprise ont affirmé qu’au moins une forme quelconque était souhaitée. Les entrepreneur∙e∙s immigrant∙e∙s soulignent plus l’importance du soutien avec 71,0 % (comparativement aux natif∙ve∙s avec 56,2 %).

Les neuroatypiques plus nombreux parmi les entrepreneur∙e∙s

Près de deux fois plus de personnes indiquent être neuroatypiques chez les propriétaires d’entreprise (11,2 %) que chez les personnes qui ne sont pas dans le processus entrepreneurial (6,5 %).

Le besoin de se connecter à d’autres entrepreneurs plus fort que jamais

Les données de l’Indice révèlent une croissance particulière des besoins en matière de accès à des réseaux d’entrepreneur∙e∙s (+11 pp)  et un besoin constant d’accompagnement par d’autres entrepreneur∙e∙s d’expérience (40%) pour pouvoir innover dans leurs entreprises.

À la question de la (les) forme(s) de soutien souhaitée(s) pour aider dans les activités d’affaires en général, 59,0 % des propriétaires d’entreprise ont affirmé qu’au moins une forme quelconque était souhaitée. Les entrepreneur∙e∙s immigrant∙e∙s soulignent plus l’importance du soutien avec 71,0 % (comparativement aux natif∙ve∙s avec 56,2 %).


Les entrepreneur∙e∙s issu∙e∙s de l’immigration champion∙ne∙s de l’adaptabilité

Près de 70 % des entrepreneur∙e∙s sondé∙e∙s ont fait pivoter au moins une fois leur activité depuis le début de la crise pandémique (68,5 % en 2020). Une résilience remarquable pour les personnes issues de l’immigration dont le taux est visiblement plus haut que celui des natifs en 2021. La situation était à l’inverse en 2020.

L’Indice publiera cette année, et pour la première fois, une édition consacrée à l’économie sociale au Québec qui ne cesse de croître.

Pour découvrir le rapport dans son intégralité :  

Indice – Mars 2022 – Indice entrepreneurial québécois (indiceentrepreneurialqc.com) 

Présentation PowerPoint (indiceentrepreneurialqc.com)

Indice entrepreneurial québécois 2021 Réseaux Mentorat