Michel Handfield, expert EntreChefs PME du Groupe Conseil Synergia PME, expose ici deux réalités souvent vécues par les entrepreneur∙e∙s lorsqu’il s’agit de réaliser un transfert d’entreprise dans le contexte familial et de choisir sa relève.
La méritocratie
Dans bon nombre de PME familiales, la logique familiale vient parfois brouiller les cartes dans les modes de fonctionnement de l’entreprise. Et elle n’est pas toujours en harmonie avec la logique des affaires car toutes deux reposent sur des bases distinctes :
- La logique familiale est bien souvent émotive car elle repose sur des valeurs de famille, sur des relations parentales ou fraternelles, sur des traditions, sur des modes de pensée.
- La logique des affaires est bien souvent rationnelle car elle repose sur des processus, sur des rôles / responsabilités et des pouvoirs décisionnels, sur des objectifs à atteindre, sur des mécanismes de gestion de la performance.
Quand vient le temps de choisir les personnes qui assureront avec succès la relève d’une entreprise, ce sont les COMPÉTENCES de chacun qui devraient agir comme premier critère de choix. L’entreprise doit être priorisée par rapport à la famille.
Qu’on se le tienne pour dit : la méritocratie, c’est une démocratie qui s’appuie sur le mérite, pas sur le nom de famille!
Relève : le blues du propriétaire-sortant
Un∙e entrepreneur∙e est en règle générale une personne plus énergique et ambitieuse que la moyenne. Il ou elle tarde bien souvent à accepter de vieillir ou encore à accepter de transférer les rênes de sa PME à un∙e d’autre. Mais on a beau essayer de repousser les échéances, tôt ou tard, on sera confronté à faire un choix :
- Décrocher: cesser brusquement de travailler reste souvent un choix trop brutal (avec le risque de déprimer ou encore de tomber malade).
- S’accrocher: ne pas laisser la place aux autres ne constitue pas un meilleur choix… car ce sont les relèves en place qui risquent de déprimer ou de se rendre malades!
- Se répéter: choisir de vivre d’autres conquêtes en affaires mais ailleurs peut aider à changer le mal de place… Mais est-ce un bon choix à long terme après avoir tant travaillé?
- Changer de cap: passer d’une vie hyperactive à une vie plus paisible, s’occuper de soi, travailler moins et s’amuser davantage, se réaliser autrement, donner davantage à son entourage (son temps, ses conseils, son argent).
Dans la vie comme en affaires, il est tout aussi important de réussir sa sortie que son entrée!
Pour aller plus loin :
Comment réussir ou manquer son transfert à la relève (Partie A) – Groupe Conseil Synergia PME
Comment réussir ou manquer son transfert à la relève (Partie B) – Groupe Conseil Synergia PME